[Nuit III] L'Héritage des Abysses

Il était une fois, un Roi avait deux gardes du corps parfaits, très doué pour se battre. L'un avait un marteau et se basait sur la force brute, le second se battait plutôt à l'épée et au bouclier en comptant sur sa dextérité. Un triste soir, ils eurent une altercation, suite à quoi ils se battirent tout deux violemment. Après une heure de combat démesuré, le marteau s'abattit sur le bouclier et le brisa, tout comme leur amitié à cette instant précis. Vaincu, le garde disparut pour ne jamais revenir.
Brisé, sans valeurs, banni des terres qu'il a jadis défendu et mort de honte, il s'exila loin de tout au sein d'une vieille tour en ruine...

Derrière le petit mausolée, et après s'être fait à l'idée que l'assassine s'était envolée, se trouvait un escalier en pierre, éclairé par une douce lumière bleue. Vous reprirent conscience, et la tension redescendit. Vous vous apprêtiez à vous serrer les coudes plus que jamais car vous aviez le sentiment que vous touchiez au but. Sans savoir pourquoi, cette lumière vous apaisait, comme le rayon de soleil que vous aperçûtes avant de voir votre camarade Solaire se faire exécuter froidement par une Carcasse. Le groupe reprit son avancée dans la crypte - était-ce réellement une crypte à présent ? - et entama la longue ascension sous l'étrange luminosité, qui, au fur et à mesure de votre avancée, se faisait de plus en plus forte, si bien que vous commenciez à baisser les yeux, aveuglés.
Votre fascination commençait à se transformer en peur malgré vous, ça vous prenait aux tripes. Ce facteur inconnu qui faisait que cette lumière semblait surnaturelle vous terrifiait, l'un de vos camarades se mit même à se vomir dessus, incontrôlable.
"DEMI-TOUR ! DEMI-TOUR" hurlait l'un d'entre vous, sans réellement savoir pourquoi. Mais malgré tout les avertissements, vous avanciez sans pouvoir vous arrêter. Vous étiez comme endormis, vous laissant le contrôle de votre corps à une puissance supérieur bienveillante.

Soudain, vous arriviez dans une grande salle. L'escalier derrière vous, il n'y avait plus aucune lumière bleue et votre peur passa comme elle était venue. Le premier détail qui attira votre attention était des cristaux magnifiques ça et là dans la gigantesque grotte. Au centre de celle-ci se tenait un genre de trône. Assis sur ce trône se tenait un humanoïde. Vous crurent apercevoir d'ailleurs ce qui semblait être une couronne.


C'est surtout le potentiel soleil qui éclairait cette grotte, un trou au-dessus du trône. Les joyaux de la couronne resplendissaient de mille feux. Un phénomène étrange se produisit d'ailleurs : un reflet de couleur vert - sûrement une émeraude sur la corne de la couronne - était projeté sur le mur face à vous, lorsque soudain, à l'emplacement exact de ce reflet, apparût un cristal vert.
Vous avanciez de manière peu prudente, aucun danger en vie, envoûté par la beauté des lieux. L'homme assis sur le trône ne bougeait pas, et vous aviez une étrange sensation plus vous avanciez... Quand soudain...

Exilé dans sa tour pendant la durée d'une vie, il pleura sur son triste sort. Lorsqu'un jour, un miracle se produisit. Une femme, très belle et audacieuse, se présenta à lui. Il tomba amoureux et ils eurent une belle vie. Mais elle n'était pas ce qu'elle prétendait et elle se résolut à lui dire. Elle n'était qu'un fragment des Abysses, une fille de Manus, une terrible créature qui, autrefois, avait décimé la moitié de la planète en corrompant tout ce qui passait sous sa main : on appelait cela les Abysses, et lorsqu'un chevalier, Artorias, semblait d'après la légende l'avoir terrassé, il mourut - toujours d'après les textes - et se scinda en plusieurs fragments... L'ancien garde du corps qui n'avait plus rien à perdre lui prêta allégeance, et accepta de perdre son âme en échange d'une puissance terrifiante. Son bras cassé, qui n'avait jamais régénéré depuis le duel contre son ancien ami, se reforma soudain et il put prendre une épée gigantesque à l'effigie de sa bien-aimée. Malade, elle mourut toutefois, et cela enragea Raime, celui qu'on nomme aujourd'hui le Chevalier Fumerolle, car, depuis tout ce temps, tapis dans les cendres de sa tour brûlée, il garde le corps de son ancienne épouse.

Une chose étrange se produisit. Deux hommes apparurent comme en rêve devant vous, alors que vous êtes à mi-chemin du Roi. Il semblaient se battre, quand l'un d'eux terrassa d'un coup puissant le second, qui s'enfuit. Soudain, toute la grotte se mit à couler, à s'effriter, comme si rien n'existait, comme si tout ceci était un monde peint, une farce géante comme l'existence de l'humanité. Tout se réduisit en cendre, tout n'était que poussière.
Vous touchiez encore le sol, et tout autour de vous n'était que noirceur. Des bruits de pas. Un chevalier en armure noire s'avançait vers vous, une épée gigantesque dans la main, une épée tordue de l'autre.


Il écumait de rage, et vous attaqua, manquant de vous trancher tous en deux d'un formidable coup horizontal. C'est là que le combat de votre vie s'engagea, esquivant, roulant, parant les attaques de ce formidable géant de deux mètre cinquante. Son armure noire laissant apparaitre un visage laid, déformé, usé : aucun doute, ce soldat était déjà un mort-vivant, mais comment pouvait-il être aussi agile et aussi puissant ? Pas le temps de poser des questions. Jau faillit se faire trancher en deux, Gavlan se fit projeter contre le mur, Creighton fut touché à l'épaule par l'épée tordue. L'un d'entre vous, le plus grand de votre groupe, un dénommé Vengarl, se fit trancher un bras. Il hurla, percuta le sol, et perdit connaissance.
Quand il se réveilla, tout n'était que poussière. Il vit joncher sur le sol bon nombre de ses camarades, et, face à eux, le Chevalier Fumerolle agenouillé, une épée plantée dans le sol. Il ne bougeait plus, était comme de marbre. Puis, il s'effrita. Vengarl, fou de rage, asséna un violent coup à l'aide de son bras restant, et brisa la statue de cendre. Le Chevalier Fumerolle était vaincu.

Mais alors que la cendre se dispersait dans peu importe l'endroit où vous étiez, deux yeux rouges immenses s'ouvrirent face à vous.